Madame la Présidente, Cher.e.s Collègues,

La baisse des bénéficiaires sur RSA est importante sur les dernières années. La reprise économique, les actions conduites par le Département ont sans nul doute contribué à cette situation.

Je ferai, aussi, un autre constat. Sur les derniers mois de l’année 2022, le nombre de bénéficiaires tend à se stabiliser autour de 13 300 foyers. C’est bien sûr beaucoup mieux qu’il y a quelques années. Mais cette stabilité doit nous amener à rester attentifs aux actions conduites et à adapter les actions proposées à l’évolution des profils des bénéficiaires du RSA. J’insisterai sur trois points :

Le premier point : l’accompagnement des jeunes sortants de l’ASE, un sujet à l’articulation entre protection de l’enfance et insertion. L’attention portée à ces jeunes doit être encore plus intense. Leur enfance a été difficile. Tout doit être mis en œuvre pour s’assurer de la réussite de leur entrée dans leur vie d’adulte. Des actions sont mises en place dans le cadre du plan pauvreté. Mais au moment de la sortie de l’ASE, le tuilage mériterait d’être renforcé.

Le deuxième point : les chantiers d’insertion. Ils ont à faire face à une augmentation de leurs charges salariales pour les salariés permanents et pour les salariés en insertion. Ce sont également les charges de fonctionnement qui viennent alourdir les budgets avec la hausse des prix de l’énergie. L’évolution du public recruté est aussi à prendre en compte. Aujourd’hui, les structures recrutent des salariés plus

loin de l’emploi, des salariés qui demandent un accompagnement plus intense. Les structures de l’IAE sont indispensables à la réussite de notre politique d’insertion. Afin qu’elles puissent continuer à assurer leurs missions avec succès, une revalorisation de l’aide à la place devient une nécessité. Nous souhaitons qu’une réflexion s’engage d’ici le Budget Supplémentaire sur ce sujet. La baisse du RSA nous permet de dégager des marges de manœuvre.

 Pour terminer, je reviendrai sur un axe porté depuis de nombreuses années par notre groupe : Expérimenter un chantier d’insertion en entreprise. On le sait bien sortir de l’insertion pour s’installer durablement dans le « travail ordinaire » est compliqué et surtout pour ceux qui bénéficient du dispositif RSA depuis de nombreuses années. Des actions ont été engagées pour rapprocher l’insertion du monde de l’entreprise. Mais nous devons aller plus loin.

 Hier, certains d’entre nous participaient aux rencontres de l’insertion par l’activité économique organisées par l’agglo Saumur Val de Loire. Tous les témoignages, que ce soit ceux des entreprises ou ceux des structures d’insertion, ont affirmé l’intérêt de placer une activité d’insertion au sein même de l’entreprise, « pour sortir de la zone de confort, pour préparer la sortie » comme l’a exposé une accompagnatrice en insertion. Un autre élément notoire a été abordé, celui de la nécessité d’accompagner le salarié dans la résolution des difficultés rencontrées dans les premiers mois de « contrat ordinaire ». Sinon, au moindre souci, c’est la rupture assurée. Aujourd’hui pour trouver leur personnel, les entreprises s’engagent avec les structures d’insertion. Qu’attendons-nous pour aller plus loin, pour confronter ces démarches pour le public RSA en expérimentant un chantier d’insertion directement en entreprise ?

Jocelyne MARTIN

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