Propos introductifs - Budget supplémentaire 2022
Résumé de l’article :
Grégory Blanc a commencé par présenter la satisfaction du groupe de voir ses propositions intégrées (éducation, sport, insertion, digues, …). Cependant, les marges financières non utilisées doivent permettre au Département d’investir pour réduire les coûts de fonctionnement, notamment dans ses compétences obligatoires. Nous aurions souhaité que le Département s’engage plus, soit plus ambitieux. Au regard de sa situation financière, c’était le moment où jamais pour investir dans les collèges, les EHPAD, l’aide à domicile, … Il y a une réelle urgence !
Il y a quelques jours, je regardais le journal de 20h. 1er sujet : l’allocution présidentielle pour rappeler qu’il n’y avait pas de majorité, et les risques d’instabilités. Puis 2e sujet : les dégâts liés aux tempêtes, puis la guerre en Ukraine, puis le risque de famine en Afrique, puis la hausse des taxes par le Parlement européen, puis l’inflation et la baisse de la prévision de croissance, puis encore… la hausse du Covid… Il a fallu attendre plus de 20 min et le sport et Léon Marchand pour avoir enfin une bonne nouvelle.
Notre monde est anxiogène. Il y a pourtant aussi des choses qui vont bien, autre que le sport : la science progresse chaque jour, les salaires sont payés, les services publics fonctionnent globalement, même s’il y a des problèmes ici et là, les trains arrivent globalement à l’heure même s’il y a des retards. Et ici, dans ce Département, les élus politiques sont capables de travailler ensemble et de s’écouter, même quand ils ont des sensibilités différentes.
Le gros dossier de cette session, c’est le schéma mobilités auquel est adossé le Plan Vélo. Nous demandons depuis des années -déjà du temps de Christophe Béchu- une planification de l’aménagement cyclable. Depuis 4 ans (avec les freins du COVID), nous travaillons ensemble, et nous voterons aujourd’hui ensemble un beau document. Nos avis, ceux de mes collègues et moi, ont été globalement intégrés. Il demeure évidemment quelques réserves. Mais avec cette délibération, nous avons la démonstration que le sens du compromis et l’intelligence collective, ça marche mieux que les oppositions stériles.
A cette session, en matière d’éducation, de sport, de culture, d’insertion, sur les digues, nous soulignerons sur plusieurs points que ces avancées sont réelles et qu’un autre type de gouvernance au service des territoires est possible. Nos idées avancent, dans l’écoute réciproque ! Tant mieux !
Au-delà des schémas et politiques sectoriels, il y a aussi les finances globales et la trajectoire du Département, que nous examinerons lors du Compte administratif et du Budget supplémentaire. En mars, au moment du BP, nous pointions du doigt de réelles marges de manœuvre et évoquions la nécessité d’agir et d’être prudent, c’est-à-dire non pas attentiste mais prévoyant. Parce qu’il y a 2 façons d’envisager la prudence, et manifestement nous avions un désaccord sur la signification même de la prudence.
Avec ce CA, ces marges de manœuvres se révèlent au-delà des attentes. Certes, il y a des DMTO. Mais une fois de plus, des records d’investissements ne sont pas dépensées. 1/3 du budget prévu n’est pas réalisé : 1/3 ! Dit autrement, soit il y a chaque année, depuis quelques années, un problème de prévision et de gestion, soit il y a une volonté de dégager des excédents en quelque sorte… non exploités. En tout cas, cette stratégie de gestion financière nous interroge : elle fait certes apparaître de jolis tableaux comptables, mais est-ce être prudent que de repousser sans cesse les investissements sur nos compétences obligatoires (collège, EHPAD, maintien à domicile) alors qu’il y a des besoins urgents et qu’agir permettrait d’abaisser les coûts de fonctionnement ? Nous ne le pensons pas et comment ne pas interroger la sincérité du Budget primitif voté compte-tenu des écarts au compte administratif ?
Depuis 3 ans, nous demandons d’impulser une autre dynamique, prudente, mais une autre dynamique, en lançant les opérations et investir autant que possible dans nos compétences obligatoires.
Or, à ce BS, vous proposez de mettre l’argent non pas pour mieux prendre en charge la dépendance dans les maisons de retraite ou faciliter le mieux vivre chez soi, ou encore diminuer les coûts énergétiques dans nos bâtiments, mais pour la SOMINVAL -qui relève de la compétence Région- ou encore pour l’achat du Bâtiment FOCH, avec sur ce dossier des arguments aujourd’hui totalement inverses de ceux donnés à l’époque par la même majorité. A l’époque, ce montage nous disait-on nous faisait gagner de l’argent. Maintenant, on nous explique le contraire.
Dans les faits, il y a une réalité, simple, il faut être capable de la poser : être prudent pour vous, comme expliquait Philippe Chalopin en Commission, c’est attendre d’y voir plus clair parce que personne ne sait de quoi demain sera fait. Cela fait plusieurs années que vous développez cet argument. Alors on attend, on attend. Depuis 3 ans, ça traîne quant à la construction des programmes. Et aujourd’hui, comme ce Département ne sait pas quoi faire de ces excédents (parce que vous n’êtes toujours pas prêts sur nos compétences) vous proposez de dépenser l’équivalent de la rénovation de 3 collèges dans le rachat à nous-même du bâtiment FOCH. Mais prendre dans la poche gauche pour mettre dans la poche droite, ça ne fait pas de nouvelles réalisations. Comptablement, ça marche, mais pas dans les faits.
Cela fait 3 ans qu’on aurait pu accélérer un peu.
Vous dégagez des marges de manœuvres comptables, nous aurions souhaité en dégager dans les faits, d’autant plus que – on le voit bien – investir aujourd’hui coûte déjà plus cher au contribuable du fait de la hausse des taux et des matières premières.
Il faut agir maintenant, parce que maintenant, c’est déjà trop tard. Au final, au budget primitif, nous avons déposé des amendements pour les EHPAD, pour la restauration scolaire, pour la prévention et pour créer une enveloppe pour les dépenses imprévues afin d’anticiper l’inflation.
Madame la Présidente, nous voyons bien que des choses avancent, je le disais : mobilités, routes, digues, insertion, mobilisation d’une enveloppe pour dépenses imprévues il y a des évolutions. A cette session, nous voyons nombre de nos idées reprises. C’est une satisfaction. Pour autant à ce BS, sur nos compétences obligatoires, c’est quasi le statu quo.
Sur le Budget, nous souhaitons une gestion financière plus dynamique, à l’image de ces politiques sectorielles que j’évoquais et qui nous rassemblent. Démontrer ici au niveau des finances ce que d’autres n’arrivent pas à faire à Paris, c’est-à-dire être capable de compromis dans le respect des sensibilités différentes, ce serait sans aucun doute tenir un peu plus le pari que nous avons fait ensemble l’an passé.
Grégory BLANC, pour l’Anjou en Action