Intervention de Bruno CHEPTOU
Pour avoir une réflexion sur ce dossier au combien important, et si parfois on peut avoir des propositions très précises sur d’autres terrains, sur celui-ci les choses sont plus compliquées et je voudrai le dire en toute honnêteté. Essayer d’accompagner les enfants pour un avenir meilleur pour ceux qui connaissent de grandes fragilités dans leur famille, oui c’est difficile même si le Département apporte tout son soutien. Malgré cela nous voyons que les réponses ne sont pas à la hauteur de nos ambitions collectives. Ceci étant, nous sommes devant un budget très important et puis en parallèle, cela a été dit par Françoise Damas, nous sommes aussi dans la démarche d’un schéma dont il faudra faire preuve d’une plus grande imagination.
Vous avez parlé, Madame la Présidente, dans vos propos de ce matin, des postes créés et notamment des 17 postes qui vont être affectés à cette compétence au combien importante. Est-ce que vous pourriez nous en dire un peu plus sur l’articulation ? Quels sont véritablement les affectations de ces futurs postes en terme de démarche, de rôle, de production ? Si nous avons bien commencé à travailler sur le schéma, nous n’avions pas abordé la question de l’augmentation des postes en tant de que telle en commission.
Autour de l’attractivité des métiers : il y a l’attractivité des métiers et il y aussi comment ces métiers s’exercent dans ce champ d’activité. Je suis très sensible par les témoignages que l’on a sur la lourdeur parfois de l’organisation des structures qui agissent après des familles. Je ne suis pas sûr que cela soit aussi vécu comme quelque chose de très positif quand on s’engage dans ce métier notamment à la sortie de ses études. Je crois que l’on aura aussi à travailler certes sur l’attractivité des métiers mais sur l’organisation et comment l’agilité de ces modèles d’organisation sont aussi en adéquation avec ce que peuvent attendre un certain nombre de personne qui travaillent sur ces activités.
Un mot aussi sur la difficulté de traduire les moyens, 147M€, 1er budget de la collectivité, en efficience.
Voici quelques réactions pour dire d’abord que nous serons très présent, et nous le sommes déjà, dans l’élaboration du schéma et pour que vous nous éclairez sur ces 17 postes. Et puis je laisserai Grégory Blanc vous parler de cette société d’inclusion qui doit participer à l’amélioration de la vie des personnes et en particulier des enfants.
Intervention de Grégory BLANC
Nous serons passés en quelques années à peine de 100M€ à 150M€. Pas un seul budget de la collectivité n’a connu une telle évolution. Vous proposez de remettre 15% supplémentaires pour colmater les brèches. Il faut le faire. La collectivité paie là, les ravages de l’appel à projets bien sûr, mais surtout les ravages d’une société d’ultramobilités familiale, professionnelle, résidentielle. Chacun aujourd’hui a plusieurs vies dans une vie. Pour les plus fragiles, peu importent les milieux, ça ne suit pas.
Si on ajoute à ça la folie destructrice des réseaux sociaux, on se retrouve avec des parents éclatés, dans tous les sens du terme, et des enfants disjonctés.
Avec cette autre perspective, on s’aperçoit qu’on pourra mettre toutes les rustines, colmater toutes les brèches possibles pour essayer de parer aux urgences, si on ne renforce pas notre arsenal plus en amont pour réduire les problèmes à la racine, cela ne marchera pas.
Les enfants placés sont ceux qui ont le moins accès à la culture, au sport. Mais dans les faits, ce ne sont pas seulement les enfants, mais bien la famille dans son ensemble qui n’accède pas à la culture, au sport. Or c’est bien dans ces moments de joie, de découverte, et de compréhension qu’est fait la famille.
Il est urgent de mieux accompagner les familles, et dans le futur schéma, je crois que c’est là un axe essentiel de long terme. Responsabiliser, accompagner. Si nous voulons une société d’inclusion et éviter de mettre 200M€ dans 6 ou 7 ans sur la protection de l’enfance, alors cet enjeu nous concerne tous : comment, de manière transversale, dans le sport, la culture, dans nos dispositifs avec les collèges, nous pouvons travailler réellement sur la famille, sur toutes les familles
Si on veut une société inclusive, il nous faut modifier notre façon de penser. Avant de voter le schéma, à l’image du travail fait ici sur l’environnement, même si nous pensons que ce n’est pas suffisant. Nous souhaitons un séminaire d’abord des cadres sur la famille, et ensuite un vrai séminaire d’élus sur ce sujet. Le volet préservation de la protection de l’enfance exige de décloisonner, de mettre de la transversalité.
On a des désaccords sur certaines lignes de cette importante délibération. Elles sont connues, elles persistent, et personne ici ne le niera. Je pense notamment à la prévention spécialisée. Mais sur 150M€ et à la veille du schéma, il faut intervenir sur l’essentiel.