Aller plus loin pour lutter contre la précarité menstruelle
Sujet délicat et tabou mais tellement important pour des milliers de jeunes filles, que celui de la précarité menstruelle. Cette précarité toucherait environ 20 % des femmes, soient environ 1,5 millions en France aujourd’hui.

Mais la précarité menstruelle c’est quoi ? De quoi parleton exactement ?

Par définition, la précarité menstruelle c’est avoir des difficultés à accéder à des protections hygiéniques par manque de moyens économiques. La dépense moyenne pour les protections uniquement est entre 5 et 10 € par mois. Pour la moitié des jeunes filles, viennent s’ajouter d’autres dépenses (médicaments anti-douleurs, achat de vêtements, sousvêtements, literie…) pouvant aller jusqu’à plus de 20€ par mois.

Un rapport de la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), nous rapporte que 1 étudiante menstruée sur 10 fabrique ses protections pour des raisons financières, et 1 sur 20 utilise du papier toilette ou a recours à des protections de fortune : chaussettes, éponges, papier hygiénique, coton, etc. Autant de solutions inadaptées qui peuvent leur faire courir des risques graves sur leur santé.


Mais par précarité menstruelle, on entend aussi précarité sociale. C’est aussi la question du tabou, de l’évitement, de la honte, la question de l’impureté dans certaines religions… autant de différences culturelles qui engendrent une grande vulnérabilité de certaines jeunes filles et rend l’accès aux protections difficile.


En savoir plus : Rapport de février 2021 de la FAGE (« La précarité menstruelle chez les étudiant.e.s en France »)

Et au collège ?

Sachant qu’en moyenne une femme aura ses règles entre 10 et 16 ans, l’enjeu pour les collégiennes est de taille : enjeu de santé, de solidarité, de lutte contre l’absentéisme et d’égalité des chances ! Lors de la session départementale du 20 octobre 2021, le débat a été relancé. Nous avons salué le budget, déjà adopté lors d’une précédente délibération, d’un montant de 20 000 dédiés à promouvoir l’accès aux protections périodiques dans les collèges en lançant une expérimentation sur la distribution de protections lavables.

De notre point de vue, ce n’est pas suffisant !
Florence Lucas relance le débat et réaffirme notre position lors de cette session sur la nécessité d’installer des distributeurs de serviettes hygiéniques dans les toilettes des filles. Plusieurs raisons à cette proposition :

Toutes les jeunes filles doivent accéder librement aux protections en toute discrétion, sans complexe et sans avoir à se justifier.

L’infirmerie scolaire n’a pas vocation à se faire le relais de cette distribution. Nous sommes d’accord pour dire que la menstruation féminine n’est en aucun cas une maladie, et ne relève pas de la compétence de l’infirmier(e).

Cette demande émanait des établissements qui avaient été sollicités pour avis. Selon eux, cette solution était la plus adaptée au regard des réalités de la vie des collégiennes. Pourquoi ne pas leur faire confiance ?

Nous devons rentrer dans une démarche durable et pérenne, et ainsi permettre à toutes les jeunes filles de suivre sereinement leur scolarité en leur offrant un libre accès à ces protections périodiques. Il est de notre responsabilité de nous positionner et lutter contre ces inégalités d’ordre économiques et sanitaires. Il ne s’agit pas d’une question de confort, mais bien de rétablir une égalité femmes / hommes en garantissant un accès à des produits de première nécessité, absolument indispensables et garants du respect de la dignité humaine.


Exemple de l’Écosse

Depuis le 24 novembre 2020, l’Écosse met disposition un accès gratuit aux protections périodiques, estim une dépense denviron 9,7 millions de livres pour leur pays. Le texte a été vot lunanimité des 121 membres du Parlement. Les protections concernées sont les tampons et les serviettes menstruelles. A la suite de ce vote, les écoles, lycées et universités doivent les mettre dispositions de tou·te·s.

Florence Lucas,
Conseillère départementale,
Canton Angers 4.

Photo de Florence Lucas

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