Intervention de Jean-Luc Rotureau
Tous nos propos d’hier et d’aujourd’hui sont constructifs et pour faire mieux
Nous disons depuis le DOB qu’évidemment c’est un budget plus difficile mais c’est justement parce que c’est difficile qu’il faut faire des choix plus marqués.
Vous avez compris qu’à l’intérieur des enveloppes nous aurions fait d’autres choix.
Nous avons exprimé des nuances, des divergences, parfois des désaccords.
C’est la démocratie qui s’exprime !
Lors de ce BP nous avons regretté le manque d’articulation avec les analyses portées lors du DOB et notre souhait de favoriser l’investissement plutôt que le fonctionnement.
Nous ne sommes pas plus dépensiers que vous, nous proposons de dépenser sur d’autres priorités.
Nous n’aurions pas fait les mêmes arbitrages et d’ailleurs nous nous apercevons que toutes les commissions ou tous les vice-président.e.s n’ont pas été amenés aux mêmes arbitrages, certains ayant fait plus d’efforts que d’autres.
Je reviens sur l’articulation DOB/BP :
Nous pouvions investir plus ces 3 dernières années, or les efforts ont été portés sur les dépenses de fonctionnement.
Demain ce sera plus difficile.
Je fais le parallèle de bon sens avec la vie d’un ménage : pense-t-il changer son lave-linge ou sa voiture quand il a plus d’argent ou quand il est plus en difficulté ? La réponse tombe d’elle-même ! Il investit quand il a les moyens, évidemment.
C’est pour cela que nous aurions dû investir quand on le pouvait car de l’aveu même du VP aux finances, demain nous ne pourrons sans doute pas répondre au plan pluriannuel d’investissement que vous venez de présenter !
Or, ici, le fonctionnement a été choisi comme priorité.
Question : comment fera-t-on demain ? Comment les arbitrages seront rendus ?
On a bien vu hier que certains arbitrages n’étaient pas faits.
Nous ce que nous souhaitons c’est atténuer les hausses de demain.
Donc oui, il faut investir, même si c’est plus difficile aujourd’hui qu’hier.
Mme la Présidente, comme à notre habitude, lors de cette session, nous avons fait des propositions, avec, parfois, des amendements.
Nous argumentons, nous donnons le sens de ces propositions, et nous proposons aussi des économies.
Aucune de ces propositions n’a été reprise dans ce budget !
Pourquoi ? Aucune ne serait valable ?
C’est surprenant, vous gagneriez de la puissance à intégrer un peu plus ce que d’autres vous disent.
A l’issue de cette session, nous pensons qu’il y a 4 débats principaux, au-delà même des chiffres :
1/ Un 1er débat autour du rapport prévention/protection. C’est selon nous la question de l’anticipation et de la transversalité de nos politiques qui sont posées. On peut retrouver ces problématiques sur l’enfance, les personnes âgées, ou d’autres thématiques encore.
2/ Un 2d débat autour de la mise en œuvre des orientations et schémas que l’on a parfois votés.
C’est donc la question du suivi de nos politiques publiques et de l’évaluation qui est revenue dans nos échanges.
Quel est le rapport entre nos objectifs politiques et la stratégie mise en œuvre ? Quel est le rapport entre la stratégie voulue et la déclinaison opérationnelle ?
Autrement dit, c’est le passage du projet politique au projet d’administration et aux projets de services.
C’est le passage de schémas à des fiches actions avec des objectifs mesurables et évaluables.
3/ Il y a un 3ème débat, très important également en période financières plus tendue. C’est celui des publics prioritaires ou pas. Qui cible-t-on ?
Cela veut dire qu’on écarte des dépenses ou on en diminue d’autres.
On aurait pu par exemple limiter un peu plus le tourisme ou ne pas voter de lignes comme les 100 000 € d’investissement pour une extension de l’IRCOM ou d’autres.
C’est symbolique mais aussi symptomatique de l’incapacité encore existante dans cette maison à dire non à des choix, qui, sans doute, ont été historiques.
En tout cas aujourd’hui et au regard des besoins des publics prioritaires, ces choix ne paraissent ni justes, ni judicieux, que ce soit d’un point de vue social, économique et financier.
4/ Enfin il y a un 4ème débat sur lequel nous nous sommes exprimés lors du DOB : c’est celui de la transition écologique. Nous l’avons martelé : l’argent mis aujourd’hui, ce sont de moindres charges ou des économies de demain.
Cela touche aussi bien le social que notre patrimoine, autant la question des familles, du maintien à domicile, des personnes âgées, que celle des bâtiments ou des collèges.
Désormais il faudra faire ce qui a été dit et planifié.
Car c’est aussi là notre crainte : que l’on décale les investissements projetés faute d’autofinancement.
Je rejoins le VP : il nous faut de l’autofinancement c’est-à-dire des marges de manœuvre.
Vous comprendrez donc bien, cher.e.s collègues, que nos propositions n’étant pas retenues, il est difficile de vous suivre dans le vote. On tient à nos positions.
C’est donc une nouvelle invitation que nous vous faisons Mme la Présidente, cher.e.s collègues, une invitation à travailler ces axes plus finement, à nous écouter plus.
En conclusion, comme je sais que les petites phrases vous ont manqué lors de cette session, rappelez-vous de cette phrase pleine de philosophie de Coluche : « C’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison ! ».