Intervention sur les collèges – Jean-Luc Rotureau – BS 2022
Résumé de l’article :
Jean-Luc Rotureau a défendu un amendement sur les collèges :
– Ouvrir une enveloppe d’1M€ supplémentaires pour les dépenses énergétiques des collèges et une de 200K€ pour faciliter les dépenses alimentaires des selfs.
– Ouvrir une autorisation de programmes de 15 M€ en faveur d’investissements dans les collèges.
Ces propositions se fondent sur les besoins urgents qui sont remontés dans les conseils d’administration. Mais cet amendement a été rejeté par la majorité qui « n’est pas prête à lancer de tels travaux ».
Entre le budget primitif voté et celui qui nous est proposé aujourd’hui, nous voyons deux lignes principales en évolution sur les collèges : il s’agit de l’augmentation de 950 000€ des A.P. pour des programmes du Plan pluriannuel d’investissements en cours, et une augmentation d’1,4M€ pour la sécurisation numérique sachant que la charge nette du département sera autour de 322K€ compte-tenu des subventions européennes.
Autrement dit, il s’agit d’ajustements techniques pour tenir compte de certaines réalités de coûts ou de possibilités de rentrées financières.
Par contre nous ne voyons pas une prise en compte de besoins importants des collèges, besoins liés à l’actualité économique et besoins d’investissements futurs.
Nous sommes demandeurs d’une politique beaucoup plus volontariste lors de cette session de budget supplémentaire où nos marges de manœuvre existent.
Cette politique plus volontariste devrait s’exprimer sur deux lignes :
- La dotation annuelle
- De nouvelles AP en prévision d’un PPI revu à l’automne
La dotation annuelle
Vous proposez une enveloppe de 100K€ afin, dites-vous « de pouvoir répondre aux aléas supportés par les collèges et apporter notre soutien si cela s’avère nécessaire »…
Soyons sérieux ! D’abord sur les montants : 100K€, cela correspond en moyenne à 2000€ par collège sur les 50 collèges publics. Cela ne fait pas très sérieux quand on connait les budgets des collèges.
Ensuite sur les fameux aléas et la nécessité…
Les collèges supportent de plein pot la montée des coûts de l’énergie, plus de 40% sur ce semestre quand on écoute des gestionnaires. Prenons l’exemple d’un collège où nous siégeons : il va dépenser probablement cette année une somme supplémentaire supérieure à 20K€, rien que pour l’énergie. Tous les collèges vont être confrontés à ces difficultés malgré les efforts entrepris pour la question de l’isolation thermique. Je pense que nous sommes tous conscients de ce changement d’échelle des coûts cette année ; alors le bon sens veut que nous anticipions et non que l’on attende d’avoir mal !
Rien que pour cette question énergétique, nous devons budgéter non pas 100K€, mais 1M€ pour répondre aux demandes qui ne vont pas manquer d’arriver. Cela s’appelle de la gestion et c’est le sens de notre amendement. Et si vous participez aux réunions de conseils d’administration, vous le savez très bien chers Collègues !
Dans des proportions moindres heureusement, il y a aussi la question de la restauration et du prix des denrées alimentaires. Qui ne fait pas ses courses parmi nous ?
l’alimentation a augmenté. Des chefs cuisiniers s’inquiètent de ce qu’ils peuvent mettre dans l’assiette, alors qu’ils essaient désormais, et c’est tant mieux, de respecter la loi EGALIM et nos orientations pour un approvisionnement local de qualité et si possible bio. Pour ces chefs cuisiniers, cela va devenir la quadrature du cercle !
Si les budgets restauration doivent s’équilibrer dans la gestion du collège avec le prix du repas payé par les familles que nous décidons dans cette assemblée, nous ne pouvons non plus attendre que les réserves des collèges s’entament dangereusement. En début d’année, lors du budget primitif, nous avons proposé une aide aux familles que vous avez rejetée. En ce milieu d’année, vous ne pouvez faire la sourde oreille face à un problème réel et croissant. Se nourrir est bien plus coûteux qu’il y a un an !
D’ailleurs Madame la Présidente, vous vous êtes engagée sur cette question. Dans un article du 9 juin dans la presse locale, relatif aux circuits courts et à « approlocal », il était souligné que face à l’augmentation des prix le conseil départemental n’avait pas adapté l’enveloppe budgétaire. Un chef cuisinier disait quant à lui que, pour s’adapter, il avait décidé de couper sur le bio. Il était aussi souligné que la qualité de la nourriture était la principale victime de l’inflation couplée au manque de soutien économique du département.
Dans cette article, vous avez dit et assurer agir. « On ne peut pas avoir un discours en adéquation avec ses valeurs sans avancer une partie financière pour compenser les effets de cette inflation » avez-vous dit, en précisant qu’une décision serait prise avant 2023. Madame la Présidente, y a-t-il un moment plus approprié qu’une séance de budget supplémentaire où nous avons des marges pour décider ? C’est maintenant et donc aujourd’hui qu’il faut agir ! On ne peut pas toujours repousser au lendemain. Pour la restauration, nous demandons qu’une ligne de 200K€ soit inscrite pour pallier les coûts liés à l’inflation alimentaire.
En définitive, sur cette dotation collèges, pourquoi ce qui est possible pour les EHPAD (150€/résident), pour le village St Exupéry (augmentation pour les coûts d’énergie), et ce que vous déclarez pour la restauration n’a pas de traduction concrète lors de cette session ? Pour nous, et pour nos collèges, cela est incompréhensible. Il y a là une injustice alors que nous sommes sur une de nos compétences principales.
Anticiper sur le PPI
Concernant les investissements dans les collèges, l’étude des services est en cours et nous devons programmer un nouveau PPI en septembre ou Octobre. Nous avons bien intégré ce calendrier.
Cependant, rien n’empêche dès maintenant, compte-tenu des nombreux besoins et des résultats 2021, de provisionner des autorisations de programme sur les collèges. Nous vous proposons la somme de 15M€ qui correspond à ce que vous mettez en crédits de paiement pour Foch.