Habitat inclusif  Entretien avec Bruno Cheptou

Habitat inclusif Entretien avec Bruno Cheptou

Repenser la question du logement pour lutter contre la perte d’autonomie 

 

Entretien avec Bruno Cheptou

 

Bruno Cheptou, vous êtes Conseiller départemental du Maine-et-Loire, élu sur le canton de Doué la Fontaine. Vous siégez à la « Commission autonomie » relative aux personnes âgées et personnes en situation de handicap.
Aujourd’hui, vous allez nous parler d’« habiter autrement », de comment on peut envisager le logement des personnes fragilisées en perte d’autonomie.

Bruno Cheptou : L’habitat inclusif constitue en effet une manière différente « d’habiter ». C’est une alternative au logement à domicile (logement ordinaire) et à l’accueil en établissement (l’hébergement).

L’idée est de combiner en un seul habitat plusieurs logements individuels indépendants, avec des espaces de vie partagés. De plus, ces espaces inclusifs doivent être adaptés aux habitants, sécurisés, accessibles et proches des services.

 

Vous parlez de s’adapter aux habitants. Quel est le public ciblé par l’habitat inclusif ?

Bruno Cheptou : L’habitat inclusif concerne soit les personnes en situation de handicap, soit les personnes âgées, soit les deux. Par exemple, des projets s’adressent exclusivement à des personnes porteuses d’un ou deux handicaps. L’accueil, l’aménagement des lieux et le profil des professionnels accompagnants sont adaptés aux contraintes liées au(x) handicap(s). On est ainsi certains d’assurer un accompagnement ciblé et des soins adaptés. L’idée est la même pour les personnes âgées. L’enjeu est vraiment de bien penser le projet afin qu’il corresponde au mieux aux besoins de leurs habitants.

 

Quel est l’intérêt de l’habitat inclusif par rapport aux établissements d’hébergement classiques comme les EHPAD ?

Bruno Cheptou : A mon avis, tout l’intérêt de l’habitat inclusif réside dans la prévention de la perte d’autonomie et la lutte contre l’isolement.

 Les personnes fragilisées sont chez elles mais pas seules. Elles partagent des moments de vie avec les autres habitants, ont accès à des soins médicaux, peuvent solliciter un accompagnement social ou une offre de services sanitaires.

La réglementation impose aux habitats inclusifs de prévoir un projet social. C’est extrêmement important que les habitants soient partis prenantes et participent à l’élaboration du projet de vie sociale. Ça crée une dynamique très vertueuse.

L’association Simon de Cyrène à Angers est un bon exemple. Elle développe et anime des « maisons partagées », des lieux de vie où adultes valides et en situation de handicap partagent une relation amicale et solidaire dans le but de « vivre chez soi sans être seul ». C’est un beau projet !

Et dans le Maine-et-Loire, est-ce que l’habitat inclusif se développe ?

Bruno Cheptou : Certains Départements sont plus en avance que d’autres. C’est le cas du Département de la Gironde qui est le fer de lance de l’habitat inclusif, principalement pour les personnes en situation de handicap. Il a été reconnu dès 2017 comme un Département précurseur en matière d’habitat inclusif. Fin 2018, la Gironde était labellisée  » Territoire 100% Inclusif  » mettant l’inclusion des personnes au cœur de l’ensemble de son action publique.

    En Anjou, nous ne sommes pas les plus avancés ! J’interviens régulièrement lors des réunions de la « Commission Autonomie » et des sessions Départementales pour interpeler mes collègues sur l’importance de tels dispositifs. Les Départements ont la possibilité de soutenir financièrement et accompagner les projets d’habitat inclusif. Le prochain Conseil départemental commencera par cette question de l’habitat inclusif. Le Département commence à s’en emparer. Affaire à suivre…

     

    Les EPCI réclament un cofinancement des digues par le Département

    Les EPCI réclament un cofinancement des digues par le Département

    Les EPCI réclament un cofinancement des digues par le Département

    En octobre 2021, cinq présidents d’EPCI (Mauges communauté, Baugeois vallée, Loire Layon Aubance, Angers Loire métropole et Saumur val de Loire agglomération) ont adressé un courrier à la Présidente du Conseil départemental.  Leur demande : que le Département s’engage à cofinancer les digues.

    Une seule solution pour nous : le Département doit, sans tarder, entamer une réflexion et s’engager sur le financement des digues en Maine-et- Loire. Les enjeux de sécurité des biens et des personnes sont de taille avec l’accroissement des risque inondation et du dérèglement climatique.

    Les digues, une compétence difficile à financer par les seuls EPCI

    La gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des inondations (GEMAPI) est confiée aux intercommunalités (EPCI) depuis 2018 (loi MAPTAM et loi NOTRe). Depuis le désengagement de l’État, elles sont progressivement seules en charge de cette responsabilité. Elles considèrent aujourd’hui ne plus être en mesure d’assurer correctement cette compétence.

    Des chantiers colossaux à prévoir sur les digues

    Les crues sont fréquentes dans notre département. L’entretien des abords des cours d’eau et des digues représente un coût exorbitant pour les intercommunalités.

    Le cas du Saumurois

    En la matière, « tous les territoires ne sont pas à égalité », soulignait Bruno Cheptou le 30 septembre dernier, lors de la session du Conseil départemental.
    « Dans le Saumurois, on trouve des longueurs de digue très importantes et nous connaissons le montant des investissements à réaliser dans les années à venir » pour les renforcer. L’intercommunalité du Saumurois a dû lever une nouvelle taxe pour financer les 2M€ de travaux nécessaires.

    Risque de rupture de la digue à La Daguenière

    Une étude menée en 2014 révèle des travaux urgents à effectuer pour renforcer la digue la Daguenière. 6M€ sont alors investis pour les 6km de levées concernées, avec un reste à charge de 1,2 M€ pour la collectivité.

    Des tentatives d’estimation pour l’avenir

    L’Etat chiffre les travaux urgents à hauteur de 20M€ pour le Maine et Loire. A partir de 2024, des estimations avancent que les EPCI devront débloquer au moins 126 M€ pour 124 km linéaires de digues du Maine-et-Loire.

    Le Conseil départemental ne s’étant toujours pas positionné, les EPCI ont également interpelé la Région.

    En Loire-Atlantique, une interpellation pour un cofinancement du Département a aussi été lancé.

    Focus : la taxe GEMAPI

    La taxe GEMAPI est un nouvel impôt laissé aux mains des intercommunalités. Elles peuvent lever cette taxe pour financer les investissements relatifs aux digues. Le désengagement progressif de l’Etat va forcer l’augmentation du nombre de taxes GEMAPI. L’intercommunalité du Saumurois a déjà dû lever une telle taxe pour rassembler 2M€.

    Dans les autres départements du territoire, Nantes Métropole prévoit  déjà de l’imposer à partir de 2023.

    En savoir plus :

     

    Vidéo de l’intervention de Bruno Cheptou – Session Départementale du 30/09/21

    Site du ministère de la transition écologique : la taxe GEMAPI

    Amendements de l’Anjou En Action du 17/05/21

    Collectivités locales : La taxe GEMAPI

    Une passerelle pour vélos à Liré

    Une passerelle pour vélos à Liré

    Installée depuis peu, la nouvelle passerelle de Liré va permettre aux vélos de circuler en toute sécurité en évitant la RD 763, axe très fréquenté par les automobilistes.

    La passerelle pour vélo à Liré, outil de la continuité cyclable

    La continuité des pistes cyclables rencontre de nombreux obstacles comme des routes départementales non sécurisées, des autoroutes, ou encore des obstacles naturels comme des rivières. A Liré, le Département a investi 161 000€ pour installer une passerelle surplombant un axe départemental densément fréquenté. Cet aménagement est cofinancé par la Région à hauteur de 25%. Ce besoin n’est pas le seul dans le Département. De nombreuses zones ne sont pas encore sécurisées pour les vélos comme le pont de Gennes,  le pont de Montsoreau et autres…

    Les investissements dans les passerelles coûtent cher

    L’investissement dans les installations de ces franchissements d’obstacles est nécessaire pour le déploiement des voies cyclables en Maine et Loire. Mais leur coût est conséquent et doit donc être inscrit au budget. En effet, il peut facilement varier de 150 000€ à plus de 10 M€. Lorsque l’installation d’« appuis » (comme des piles) est nécessaire, il faut compter une augmentation du coût à hauteur de 66%.

    L’Anjou En Action soutient que le Département doit prendre en compte tous ces obstacles dans la construction de son schéma directeur des liaisons cyclables. La collectivité doit être prête à engager un important effort financier, si nous voulons soutenir un usage de qualité et sécurisé du vélo.

    Pour un aménagement durable et ambitieux de l’Anjou

    Pour un aménagement durable et ambitieux de l’Anjou

    La Région a adopté le nouveau Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) ; les collectivités viennent d’émettre leurs avis. Nous entrons désormais dans la phase d’enquête publique. Si ce schéma présente des avancées importantes, l’ambition pour le Maine-et-Loire y est insuffisante, au contraire des inscriptions pour la façade littorale (Vendée et Loire-Atlantique).

    Lors du débat au Département et dans la perspective de l’enquête publique, nous avons fait plusieurs remarques, pour un aménagement durable et ambitieux de l’Anjou. Nous pensons qu’en agissant ensemble, au-delà des sensibilités partisanes, nous devons pouvoir faire évoluer significativement ce document structurant.

    Traditionnellement, les schémas d’aménagement régionaux se construisaient autour des grandes infrastructures porteuses d’attractivité. Ces dernières années ont connu un revirement, en commençant à penser l’organisation territoriale dans une logique de transition écologique. Dans notre région, le projet de Notre-Dame-des-Landes était ainsi au cœur du projet régional. Avec l’arrêt du dossier aéroportuaire, mais le maintien des logiques autour de la façade atlantique, le SRADDET ne s’inscrit ni dans l’une ni dans l’autre des logiques mais bien comme un schéma intermédiaire. La volonté d’établir un schéma souple et peu contraignant confirme la difficulté -en si peu de temps- à reconstruire une cohérence dans l’aménagement régional.

    La loi NOTRe a désigné des chefs de file. Aussi, pour aménager le territoire, il faut coordonner à la fois les périmètres et les domaines d’intervention des différentes collectivités. Le sujet des mobilités en est une illustration, où chaque strate a une compétence. Le SRADDET devrait permettre une compatibilité et une cohérence partagée.

    Critique du SRADDET : un déséquilibre entre l’arc littoral, le nord et l’est de la région

    Le Conseil régional a souhaité construire un schéma souple, en faisant confiance aux acteurs locaux. C’est un choix de liberté qui présente certains intérêts. Nous devons aussi en percevoir les limites.

    Le Saumurois et plus globalement l’est du département – territoire périphérique de la région – demeure en situation de fragilité par rapport au reste des Pays de la Loire. Son désenclavement doit donc être un critère de choix prioritaire dans les projets de demain, et nécessaire à l’équilibre du Maine-et-Loire dans son ensemble. Dans cette perspective, les réponses aux saturations routières à l’est d’Angers sont inhérentes à cette ambition.

    Les voix alternatives au projet de Notre-Dame-des-Landes faisaient valoir l’intérêt de développer l’aéroport d’Angers-Marcé en complémentarité de Nantes Atlantique. Plusieurs expressions se sont faites pour saisir cette opportunité à l’annonce de la décision de l’Etat.

    Le traitement – ou l’absence de prise en compte – de l’aéroport d’Angers-Marcé dans le schéma est à ce titre symptomatique d’une approche centralisée de l’avenir de notre Région, qui ne met pas assez en valeur les enjeux pour notre département. Qu’en est-il aujourd’hui ? Pour notre part, nous pensons que ce débat doit être soulevé, car l’aéroport Angers-Marcé, qui se situe à proximité de l’A11 et pas très loin de la Sarthe et de la Mayenne, pourrait avoir un rôle à jouer dans le désenclavement régional. Bien sûr, cet équipement ne peut pas être évoqué comme une concurrence à Nantes-Atlantique. Nous devons par contre, avec tous les acteurs concernés, en premier lieu Angers-Loire-Métropole, réfléchir aux possibles complémentarités.

    Enjeu du SRADDET : Prévenir les déséquilibres à l’intérieur des département

    Les polarités

    Le développement de notre région, comme de notre pays, a conduit à un étalement urbain non maitrisé, dégradant tant la qualité de vie des habitants que l’environnement. Le prix du logement étant devenu trop cher dans les grandes agglomérations où se concentrent l’emploi, les services publics et marchands, beaucoup de ménages vont habiter loin des centres urbains.

    S’il faut continuer à construire dans les villes pour accueillir la population, sans artificialiser de nouvelles terres agricoles, il est indispensable de penser un autre mode de développement, autour de polarités, avec en proximité, l’emploi ainsi que des services médicaux, éducatifs, culturels, sportifs et marchands. La notion de polarités, développée dans des SCOT ou des PLUI, est la seule issue possible pour un développement harmonieux qui profite à tous. Les collectivités doivent affirmer ce souci de territoires multipolaires pour permettre à tous de s’y retrouver, habitants de petites ou de grandes communes.

    Nous partageons d’ailleurs l’avis du CESER selon lequel la structuration territoriale en polarités est plus bénéfique, en termes écologique, que le développement – même densifié – des métropoles. Ceci implique d’articuler de réelles infrastructures de mobilité et des fréquences d’arrêt significatives. Sans dessertes suffisantes, les phénomènes de métropolisation continueront de s’amplifier.

    Les quartiers prioritaires

    Les quartiers prioritaires doivent être abordés comme des territoires aujourd’hui précarisés, nécessitant un accompagnement accru pour transformer ces espaces de vie en territoires résilients, économes en énergie et où il fait bon vivre. Ils constituent des défis en termes de biodiversité, de gestion des eaux pluviales, de lutte contre la pollution de l’air, de qualité énergétique des logements, d’alimentation de proximité, … et même de mobilité. Or, le SRADDET ne définit pas d’enjeu pour les quartiers prioritaires de la ville.

    C’est une lacune qui mérite d’être corrigée. Nous souhaitons que ces quartiers bénéficient des dispositifs régionaux de soutien financier et d’accompagnement, au même titre que les territoires ruraux les plus précaires.

    Les précarités sociales

    Si le SRADDET évoque les enjeux liés au vieillissement de la population, nous relevons l’absence de prise en compte des précarités sociales et des fragilités que vivent nos concitoyens.

    Comment espérer relever le défi de la transition écologique en laissant 10 à 14% de la population (vivant sous le seuil de pauvreté, selon les territoires) en dehors de la dynamique de lutte contre le réchauffement et d’anticipation de ses impacts ?

    Mise en oeuvre du SRADDET : Les mobilités

    Pour préserver un développement harmonieux de nos territoires, il est indispensable que le SRADDET articule les usages rail, bus, covoiturage, vélo, en renforçant tout ce qui permet de relier l’est à l’ouest, Saumur à Nantes, le Val de Loire à la façade atlantique. S’il y a une volonté de lutter contre les déséquilibres, cela doit se traduire dans les documents.

    Concrètement aujourd’hui, quand on habite au-delà d’Angers Est, il est impossible de travailler à Nantes sans prendre la voiture : on peut partir en train le matin mais il est quasi-impossible de rentrer le soir, sauf à quitter son bureau à 16h ! Nous pensons qu’il faut :

    Renforcer le rail

    • Décongestion de la ligne Angers-Nantes, avec la création d’une 3ème
    • Etude d’un « tram-train » entre Angers et Saumur, a minima obtenir un doublement des passages avec des arrêts plus réguliers et une tarification commune avec les réseaux de transports en commun d’Angers Loire métropole et Saumur Val de Loire.
    • Développement de l’offre TER sur la ligne Tours – Saumur – Bressuire – La-Roche-sur-Yon.

     Développer la multimodalités

    • Création de nœuds multimodaux bus/gare/covoiturage/vélo croisant les axes prioritaires et secondaires, en affirmant la place des petites gares telles que, par exemple, celles de Briollay, Tiercé, La Possonnière, Chalonnes, Trélazé, La Ménitré, Saint-Mathurin, Chemillé, ….
    • Création de lignes de covoiturage autour de parkings relais multimodaux, conjointes aux arrêts des lignes de cars interurbains.
    • Développement des applications et réseaux de mobilité alternative.

    Concrètement, il doit devenir possible de partir en trottinette électrique le matin jusqu’à la gare, de se déplacer faire des démarches de santé ou administrative le midi, de rentrer en bus ou covoiturage le soir.

     Faciliter les déplacements en vélo

    • Réalisation de franchissements d’obstacles, notamment de la Loire, à l’image des réflexions autour du pont de Gennes et des besoins en sud-Loire vers Angers.

    Au moment où l’Europe lance des programmes massifs d’investissement, nous devons être capables de mobiliser ces fonds via une ambition commune, préalablement inscrite dans les documents.

    La gouvernance du SRADDET

    La Région dessine une dynamique de transition écologique qu’elle n’avait pas encore affirmée. Mes collègues du groupe « l’Anjou en action » et moi-même tenons à souligner les orientations prises. Celles-ci fixent des ambitions pour que chaque acteur puisse s’inscrire dans une démarche progressive et évaluable. Ainsi, nous saluons l’effort réalisé pour définir des objectifs quantitatifs : passer de 8 à 15% de déplacements en transports collectifs d’ici 2050, multiplier par 5 la part modale du vélo (de 3% à 15%), réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, rénover au moins 1 million de logements d’ici 2050, recycler plus de 2/3 de nos déchets, remettre en état 61% des masses d’eau d’ici 2027…

    Cependant le schéma ne définit qu’une intention politique et un cadre stratégique, que nos collectivités départementales, intercommunales et communales devront traduire dans leurs propres plans d’aménagement.

    Or, dans la mise en œuvre de ce schéma, les articulations seront importantes entre dispositifs régionaux et politiques infrarégionales. Une coordination fine et une animation de proximité seront gages de réussite.  Nous pensons que la création d’ « une conférence départementale de l’action publique » serait un outil pertinent.

    Enfin, alors que de nombreux acteurs de nos territoires oeuvrent pour la transition et la création du monde de demain, ceux-ci ne sont pas aujourd’hui considérés par le SRADDET. Pourtant, il n’est pas pertinent d’exclure ces acteurs et de les contraindre à agir en parallèle de nos rythmes institutionnels. Nous devons, toutes collectivités territoriales confondues, mieux les associer, le plus en amont possible, pour atteindre nos objectifs communs. L’action citoyenne, sa capacité d’innovation et son agilité, est aujourd’hui absente du SRADDET. Nous appelons à une meilleure prise en compte de cette richesse dans le déploiement du schéma.

    Ne pas opposer urbain et rural, agir sur toutes les fragilités

    Ne pas opposer urbain et rural, agir sur toutes les fragilités

    En 2021, renforçons l’accompagnement des personnes fragilisées par la crise et préparons l’avenir

    Face à une crise sociale inédite, nous avons besoin d’un projet budgétaire ambitieux ! Ambitieux pour nos concitoyens, ambitieux pour nos territoires.

    Le Département est la collectivité du quotidien, pour les personnes les plus fragiles, qu’elles vivent en zone rurale, en quartiers prioritaires ou en zone péri-urbaine. Notre responsabilité est de sécuriser les familles, les personnes sans emploi, les personnes âgées et en situation de handicap. Notre responsabilité est de garantir un avenir autonome et épanoui à chacun des collégiens. Notre responsabilité est de soutenir la cohésion sociale et de préparer la résilience écologique.
    Pour cela, nous appelons à la transversalité de nos compétences, à un travail de proximité, et à la coopération de l’ensemble des acteurs locaux.

    Opposer urbain et rural, comme le propose la majorité, n’a pas de sens.

    Par ailleurs, le budget 2021 ne peut pas être identique à celui de 2020, alors que le Département est la collectivité cheffe de file des solidarités. Nous avons posé nos exigences, lundi dernier : ne pas ajouter de l’indignité à l’indignité.

    Des marges de manœuvre financières existent : de bonnes recettes fiscales, des aides de l’État. Il est temps d’investir dans des projets structurants pour faciliter la transition écologique, pour accompagner le vieillissement de la population. C’est ce que nous avons défendu lundi dernier.

    Retrouvez ci-après nos interventions, lors de la session plénière du Conseil départemental du 25 janvier 2021.

     

    Retrouvez ici l’introduction de séance, par Grégory Blanc, au nom du groupe l’Anjou en action

    Lutter contre la précarité menstruelle

    A l’occasion de la présentation du rapport 2019 en faveur de l’égalité femme/homme, nous avons rappelé que cette ambition doit se traduire dans la gestion des ressources humaines mais aussi par des actions proposées aux usagers et citoyens.

    Dans ce cadre, Marie-Hélène Chouteau et Sophie Foucher-Maillard souhaitent que le Département s’inscrive dans le mouvement émergeant en faveur de la lutte contre la précarité menstruelle qui touche malheureusement de nombreuses jeunes filles avec un fort impact sur leur santé et leur scolarité.

    Retrouvez l’intervention de Marie-Hélène Chouteau ici

    Agir avec et pour les territoires

    Le président du Département a sollicité la délégation des conseillers départementaux pour signer un plan de relance avec le Préfet, dont il avoue ne pas connaître le périmètre et alors que la signature doit intervenir pour juin 2021.

    Le groupe l’Anjou en action est bien évidemment favorable à l’inscription de la collectivité du Maine-et-Loire dans la démarche partenariale avec l’Etat. Mais, Jean-Luc Rotureau et Jean-Paul Pavillon ont partagé toutes les réserves de notre groupe par rapport à cette demande de délégation de signature :

    • Aujourd’hui, la majorité ne propose aucune orientation pour négocier avec l’Etat, mais annonce un fonds d’investissement pour les seules communes rurales, opposant ainsi urbain et rural.
    • Les projets importants pour la transition écologique et sociale n’apparaissent même pas dans les orientations budgétaires, comment la collectivité pourra-t-elle être crédible dans sa négociation avec le Préfet.
    • Le groupe demande à ce qu’il y ait un lien fort entre le plan de relance et l’enveloppe de 15M€ d’investissement qui sera proposée au budget et qui doit servir les territoires.
    • Le groupe demande un travail en commission avant de donner délégation

    Consultez ici l’intervention de Jean-Luc Rotureau et les propositions du groupe en matière de projets structurants

    Construire un budget d’accompagnement et de prévention des inégalités

    Nous traversons une crise historique. Il y a des recettes supplémentaires (Plan de relance, transition écologique, insertion, protection de l’enfance, habitat inclusif…). Il est donc inconcevable d’élaborer un budget en continuité avec les années passées.

    Nous avons fait des propositions à la majorité, en appelant un travail collectif d’ici au vote du budget le 15 février 2021.

    Sur la méthode : travailler ensemble, avec les acteurs locaux

    Nous avons interpellé la majorité sur les besoins criants de la population et le manque d’ambition dans leur projection financière.

    Pour nous, les nouvelles marges de manœuvre doivent permettre de construire des orientations de long termes, à l’image d’un plan en faveur de la transition écologique et d’un soutien massif à l’habitat inclusif.

    La majorité propose la création d’un fonds de financement des communes de 5M€ par an, sur trois ans pour les aider à financer leurs projets. Pourtant, le Département fait face à de nombreux enjeux et peut compter sur de multiples partenaires dans les territoires (collectivités mais aussi associations voire entreprises –insertion, culture…-). Par conséquent, ce fonds doit être orienté vers les territoires, pour des projets structurants et porteurs de transition. Ce fonds ne doit pas aller vers les communes seules, en redistribution d’économie réalisée après des années de non investissement sur les compétences propres du Conseil départementale. Nous appelons donc à une articulation entre ces enjeux, ce fonds d’investissement nouveau et le plan de relance

    Pour ce faire, nous sollicitons de véritables espaces d’échanges et de travail constructif, ensemble. Ce qui est refusé depuis le début du mandat malgré différentes méthodologies expérimentées chaque année pour ouvrir le débat.

    Retrouvez ici l’intervention de Grégory Blanc

    Sur le fond : déployer les moyens de prévention sociale et d’accompagnement au retour dans l’emploi

    Dans ce contexte exceptionnel, où les situations de précarités et de fragilités augmentent considérablement et alors que nous comptons déjà +10% de foyers bénéficiaires du RSA, nous proposons de renforcer les missions de prévention sociale du Département :

    • En augmentant les mesures d’aide à domicile (accompagnement à la gestion du budget, aide à la parentalité, aide au paiement du logement et des courses…),
    • En rapprochant les assistants sociaux des lieux de vie (seulement 11 maisons départementales des solidarités) : avec des permanences en mairie par exemple.
    • En proposant un accompagnement psychologique pour les jeunes, les personnes isolées, les personnes confrontées à la perte d’un emploi ou d’un être cher…
    • En créant des cellules de réussite éducative dans les collèges des quartiers de la politique de la ville (lutter contre le décrochage, réunir la communauté éducative pour accompagner les jeunes à se construire),
    • En développant des accompagnements individuels et collectifs, adaptés à la situation de chacun des bénéficiaires du RSA (notamment des personnes ayant perdu leur emploi du fait de la crise). Des accompagnements innovants et réactifs en faveur d’un retour rapide dans l’emploi

    Retrouvez ici l’intervention de Fatimata Amy

    Et consultez là celle de Jocelyne Martin