De l’urgence d’investir en période de crise sociale et économique

De l’urgence d’investir en période de crise sociale et économique

Malgré la crise, aucun changement dans la politique de la majorité départementale

Lundi 29 juin se tenait la 3ème session départementale de l’année. Une session consacrée à l’adaptation du budget de la collectivité au regard des résultats de l’exercice 2019 et des 6 premiers mois de l’année.

Cette année, la crise sanitaire a profondément modifié le fonctionnement de la collectivité mais aussi et surtout les besoins de la population et des acteurs (social, culture, éducation, sport, environnement, tourisme) du Maine-et-Loire.

Pourtant, aucun changement dans la politique de la majorité : on serre les boulons, on diminue l’investissement, on augmente les allocations RSA sans revoir l’offre d’insertion (pourtant meilleur levier pour un retour à l’emploi).

Pour nous, tout en maitrisant les contraintes budgétaires, la collectivité doit avoir un rôle « contracyclique » : elle doit faire l’inverse de la dynamique économique générale. D’abord, pour soutenir celles et ceux qui « sont au front », ensuite pour soutenir l’économie par la commande publique.

 

Crise sanitaire : reconnaitre l’engagement de la société civile

Il serait illusoire de penser que l’administration seule aurait pu gérer la crise sanitaire que nous avons vécue. La société civile, grâce à ses associations, ses entreprises, ses habitants, a réalisé un travail essentiel auprès des personnes les plus fragilisées par le virus, mais aussi par les effets du confinement (isolement, difficultés financières et matérielles).

Bien sûr, les services publics se sont adaptés et ont répondu présents. C’est en ce sens que Marie-Hélène Chouteau a défendu le versement d’une prime à quelques agents départementaux (retrouvez son intervention ici).

Mais il n’est pas possible de clore cette séquence sans une volonté forte de remercier les bénévoles associatifs et, notamment en ce qui concerne le Département (collectivité cheffe de file des solidarités), les salariés du privé qui oeuvrent quotidiennement pour l’application des politiques sociales départementales : les salariés des établissements d’accueil des personnes âgées et des personnes handicapées, les salariés des maisons d’accueil des enfants confiés à la protection de l’enfance, les salariés des structures de l’insertion socio-professionnelle…

 

Une prime exceptionnelle aux personnels de l’aide à domicile

Plus vulnérables face au risque viral, les personnes âgées ont été particulièrement protégées pendant le confinement. C’est en reconnaissance de cette lourde mission que l’Etat a décidé d’octroyer une prime exceptionnelle aux salariés des EHPAD. Les services à domicile, qui interviennent sous la tutelle départementale, quant à eux, ont accompagné les personnes âgées vivant à domicile. Travaillant dans des conditions exceptionnelles, les professionnels de l’aide à domicile méritent également une prime. C’est ce que nous avons défendu (retrouvez ici l’intervention écrite de Bruno Cheptou ou là en vidéo, tout au long de la session.

 

Une aide à la trésorerie des structures de la dépendance

La crise a également mis en difficultés financières un certain nombre de structures : des EHPAD, des résidences autonomie, des services… Là aussi, l’Etat participe à la compensation des pertes d’exploitation, mais ce n’est pas suffisant. Le Département doit assumer sa part.

 

Amendements budgétaires

Aussi, avons-nous fait quelques propositions de modifications budgétaires : la majorité a proposé l’inscription des crédits nécessaires aux dépenses qui ont été réalisées durant la crise. Mais pouvons-nous nous contenter, en tant que puissance publique, de prestations de ménage, d’achats de masques et d’équipements de protection, d’achats de visières pour les collégiens ?

Ces propositions représentent une dépense supplémentaire de 2.5M€, financée par les résultats excédentaires de 2019 et une enveloppe moins importante en dépenses imprévues (2M€ au lieu de 3.5M€).

Crise sociale et économique : anticiper dès aujourd’hui les besoins

Au lendemain de la crise sanitaire, c’est la plus grande crise économique et sociale de notre pays, depuis la 2nde guerre mondiale, qui s’installe. En cette situation particulière, le Département doit être aux côtés de la population et des collectivités du Maine-et-Loire,

  • tout d’abord, en renforçant ses politiques propres : les solidarités et l’éducation des collégiens
  • ensuite, en développant des actions nouvelles sur ses compétences partagées : le tourisme, la culture, le sport, les mobilités
  • enfin, en s’engageant avec ambition dans la transition écologique indispensable de notre territoire

Renforcer les politiques sociales

Pour une aide à l’équipement des EHPAD

La crise sanitaire a démontré avec force le rôle des personnels soignants et accompagnants dans les EHPAD. Afin de renforcer la présence de ces professionnels auprès des résidents, nous souhaitons redonner des marges de manoeuvre financière aux directions des EHPAD : si le Département co-finance les travaux de rénovation et d’équipement des établissements, le forfait d’hébergement (payé par les résidents) pourra de nouveau être consacré aux seuls conditions de vie au sein de l’EHPAD (restauration, blanchisserie, ménage mais aussi animation et lien social).

Au-delà, bien sûr, c’est l’urgence de la prise en compte du vieillissement de notre société, qui est revenue au premier plan. Le « 5ème risque » est une réflexion nationale mais nous appelons le Département à agir en faveur d’une refonte de la filière gérontologique en Maine-et-Loire : de nouveaux habitats adaptés à la perte d’autonomie, une meilleure synergie entre le social, le médico-social et le médical, et bien sûr une refonte de la formation et de la rémunération des métiers de l’aide à la personne. C’est également ces propositions, que nous portons depuis plusieurs mois, que Bruno Chaptou a rappelé lors de son intervention du 29 juin (à lire ici).

 

Pour une prise en charge innovante des enfants et des familles de l’ASE

Pendant le confinement, les éducateurs de la protection de l’enfance ont expérimenté de nouvelles relations aux familles. Nous partageons cette démarche et rappelons notre souhait d’accompagner l’innovation dans les services de l’aide sociale à l’enfance, afin de rechercher toujours, la meilleure prise en charge (et autant que possible la plus courte) pour chacun des enfants confiés. C’est ce qu’a rappelé Fatimata Amy lors de son intervention (à consulter ici).

 

Pour de nouvelles offres d’insertion professionnelle

Depuis le début de la crise, 1 000 nouveaux allocataires du RSA ont déjà été recensés. Cette forte augmentation (une base de 19 000 personnes ces dernières années) est en partie due à la réforme du chômage (6 mois de côtisation et non 4) mais également à la perte de ressources, depuis la mi-mars, pour des artisans, des auto-entrepreneurs… des professionnels qui ne cotisent pas. Bientôt, des personnes en fin de droits au chômage vont malheureusement rejoindre ces bénéficiaires des politiques départementales d’insertion socio-professionnelle. L’enjeu est donc de préserver les compétences et les savoir-faire de ces personnes sans emploi et de leur permettre de reprendre rapidement le travail. Les dispositifs actuels d’accompagnement ne s’adressent pas à ces nouveaux allocataires. Il faut en créer d’autres, notamment dans l’hôtellerie-restauration. C’est le sens de l’intervention co-portée par Jocelyne Martin et Jean-Luc Rotureau (à retrouver ici et là en vidéo).

 

Pour l’accessibilité au logement

Enfin, la crise renforce les inégalités et les situations de précarité. La question du logement, notamment, est primordiale. L’ensemble des acteurs se sont engagés dès le début de la crise a simplifié le paiement des loyers pour les locataires en logement social. Dans la continuité, le Conseil départemental a modifié le règlement d’aides relatif au fonds solidarités logement afin qu’un plus grand nombre de personnes puissent accéder à ces aides, temporairement. Lors de la session, Didier Roisné a interrogé la majorité sur la mise en oeuvre de cet élargissement des aides car les crédits relatis (500 000€) ne sont pas inscrits au budget (retrouvez son intervention ici). Le président du Département s’est engagé au bon financement de la mesure.

 

Accompagner les collégiens au-delà de l’enseignement

Le Département est la collectivité de référence des collèges. Cependant l’éducation est un projet global et, après avoir assuré la reprise des cours dans les meilleurs conditions possibles, nous devons accompagner les collégiens qui ont décroché pendant le confinement ou qui ont été particulièrement isolés. C’ets le sens du dispositif national Vacances apprenantes. Jean-Paul Pavillon, au nom du groupe, a défendu l’implication de la collectivité dans la réussite de ce dispositif qui pourrait concerner une dizaine d’établissements. Regardez son intervention ici ou lisez-la ici.

 

Soutenir les secteurs culturels et sportifs autant que celui du tourisme

Du fait de la crise sanitaire, le festival Très tôt en scène et le festival de l’Anjou ont été annulés. L’établissement public Anjou Théâtre organise tout l’été, en substitution, les « Bouffées d’art ». Cette proposition est la bienvenue mais nous contestons son organisation dans le seul parc du Plessis-Macé, sans itinérance dans les territoires.

Par ailleurs, cette action ne sera pas suffisante pour préserver l’emploi des centaines de professionnels du secteur culturel. Alors que le confinement a impacté un grand nombre de personnes, nous proposons de développer des activités de proximité permettant aux artistes et techniciens de se projeter dans les mois à venir et aux personnes âgées, isolées ou des quartiers prioritaires… de renouer avec la découverte, le partage et la convivialité.

De nombreuses structures de l’éducation populaire ou des mouvements sportifs sont dans une situation similaire. C’est pourquoi Jean-Paul Pavillon et Jocelyne Martin ont défendu l’ouverture d’une ligne budgétaire de 400 000€ en soutien à ces filières, comme cela a été acté pour le secteur touristique. Retrouvez leur intervention là.

Par contre, l’enseignement supérieur ne relevant pas de la compétence du Département, nous avons refusé de voter la subvention d’équipement à l’université catholique de l’ouest, pour l’acquisition de matériel de vidéo-conférence. Consultez l’intervention de Jean-Paul Pavillon en ce sens.

 

Investir sans plus attendre dans la transformation de nos modes de vie

Enfin, alors que l’économie est en suspens, nous pensons que le rôle de la collectivité départementale est de présenter une programmation pluriannuelle de dépenses. Déjà en février, nous avions invité la majorité à ouvrir des programmes en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments, de la gestion de l’eau, de la préservation de la biodiverité, du développement des mobilités alternatives à la voiture, de l’accompagnement des filières alimentaires et du réemploi en Anjou…

La majorité est en train d’élaborer une stratégie de développement durable. Nous saluons cette initiative ainsi que les actions déjà mises en place par les services départementaux. Cependant, nous considérons que le Département, non seulement doit être exemplaire en tant qu’acteur du territoire, mais,e n plus, doit impulser une démarche de transformation de tous les acteurs à l’échelle du département. Pour cela, Brigitte Guglielmi a proposé :

  • que le Conseil départemental prenne des engagements concrets en matière de réduction des gaz à effets de serre, de pollution ou de développement de lapart du vélo dans les déplacements quotidiens. Pour cela, des objectifs clairs, quantifiables et évaluables doivent être énoncés.
  • que le Conseil départemental établisse un modèle de gouvernance de la transition écologique du territoire. Nous proposons notamment l’installation d’une conférence multipartite, réunissant l’Etat, les collectivités, les associations citoyennes et écologiques, les filières économiques (BRP, agroalimentaire, énergie…) et dont les missions seront d’établir un diagnostic partagé, de construire un plan d’action et d’évaluer l’atteinte des objectifs.

Retrouvez son intervention écrite ici, et vidéo , ainsi que celle de Marie-France Renou, invitant la majorité à être audacieuse en matière de mobilités (ici en texte et en vidéo).

Ainsi, aujourd’hui, il nous parait essentiel d’allier urgence écologique et urgence économique. C’est pourquoi nous avons présenté plusieurs opérations d’investissement, en direct ou en soutien aux acteurs locaux, à hauteur de 22M€, dont 2.5M€ dès cette année (déjà 6 mois de perdu par rapport à février !).

 

Amendements budgétaires

L’ensemble de ces propositions représentent une dépense supplémentaire de 4.6M€, financée par une enveloppe moins importante en dépenses imprévues (2M€ au lieu de 3.5M€) et un recours à l’emprunt de 4.5M€ supplémentaires.

En cette période exceptionnelle, les politiques départementales y compris budgétaires doivent évoluer : après 5 années de désendettement, l’heure est au choix en faveur des personnes et du territoire ! C’est ce qu’a proposé Grégory Blanc, au nom du groupe l’Anjou en action, tout au long de la session, tout en refusant la critique de la majorité selon laquelle notre groupe serait dépensier : le budget global de la collectivité est de plus de 700M€ par an !!

Retrouvez ses interventions : en introduction de séance (également disponible en vidéo), lors du vote du compte administratif 2019 et lors du vote du budget supplémentaire 2020.

 

Nos autres interventions lors de la session plénière du 29 juin

Didier Roisné a demandé des excplications sur le montage juridique du financement du complexe oenotouristique de Parnay : une subvention à Alter cités pour que la SEM devienne actionnaire de la société d’exploitation du château de Parnay et réalise une avance en compte courant d’associés. 600 000€ dont on nous a garanti le retour sous 3 à 6 ans.

Didier Roisné et Brigitte Guglielmi sont également intervenus au sujet du déploiement de la fibre, qui a pris du retard dans certaines zones rurales, et de la lutte contre l’illectronisme. Un protocole multipartenarial a été proposé au vote des conseillers départementaux pour coordoner l’accompagnement à l’usage numérique dans tout le département. Un accompagnement que l’on souhaite concerté avec les associations et CCA locaux qui oeuvrent déjà en ce domaine.

En temps de crise, priorité aux solidarités

En temps de crise, priorité aux solidarités

3 raisons de s’opposer au retour de la compétence économique des Départements

La crise sanitaire liée au covid-19 a créé une crise économique et sociale. Dans cette situation, les pouvoirs publics disposent de nombreuses ressources pour limiter les répercussions sur nos concitoyens. L’organisation administrative de la France confie les solidarités aux Départements. Cette action est essentielle, utile aux personnes, à notre société et à l’économie. Menons à bien cette mission !

Vendredi 8 mai, nous apprenions par la presse que les Présidents des Départements des Pays-de-la-Loire avaient envoyé un courrier au Président de la République. Dans ce courrier, ils exprimaient notamment le souhait que les Départements retrouvent une capacité à agir dans le domaine économique. Ils remarquent par ailleurs que les Départements ne peuvent se limiter à gérer l’urgence sociale.

Le groupe auquel nous appartenons, l’Anjou en action, s’oppose totalement à ce point de vue du Président du Département de Maine-et-Loire et de ses collègues.

Pour une action publique efficiente

Tout d’abord, depuis 2015, le rôle et les compétences des collectivités territoriales ont été clarifiés. La Région et les intercommunalités s’occupent notamment de l’économie et il revient aux Départements la gestion des solidarités, sociales et territoriales. Cette clarification a été rendue indispensable pour que chaque niveau de collectivité soit plus efficace dans ses interventions et dans les subventions et aides qu’il attribue. Par ailleurs, les habitants et citoyens ont besoin de s’y retrouver, de comprendre à quoi sert chaque collectivité – commune, intercommunalité, département, région – et de s’assurer qu’il n’y a pas de doublon inutile à l’heure où les moyens publics ne sont pas extensibles. Pour nous, il ne saurait être question de remettre en cause les éclaircissements qui avaient été décidés. Ce serait un non-sens. Toute dispersion de l’action publique ne ferait qu’amener confusion et inefficacité sans traiter les problèmes de fond de notre société.

Parce que l’action sociale est un levier d’économie locale

Ensuite, la culture, l’éducation populaire, le sport, la protection de l’environnement ou encore le logement, sont des leviers essentiels du projet social départemental. Soutenons ces secteurs, activons la commande publique et les appels à projets. Qui pourrait nier que, par le pilotage des politiques de solidarités, notre collectivité soutient l’économie locale ?

 

Pour accompagner prioritairement et durablement les personnes fragilisées

Enfin, la crise sanitaire révèle, s’il en était besoin, le nécessaire renfort des moyens d’action pour aider les structures et personnes en difficulté dans le domaine de la santé, du médico-social, du soutien à domicile.

Autant de domaines où le Département a des responsabilités fortes. C’est d’abord à ce niveau que nous devons intervenir. Rappelons que le domaine social dont est responsable notre collectivité s’occupe notamment de la protection de l’enfance, du handicap, de l’insertion et des personnes âgées. Dans ce cadre, les besoins sont immenses.

Avec la crise que nous traversons, il nous faudra renforcer nos politiques de lutte contre l’isolement et la précarité, ce qui aura un coût.  Il peut être intéressant d’octroyer des primes aux personnels et nous nous réjouissons que le rôle prépondérant de certains métiers pour une société plus solidaire soit reconnu. Mais les actes devront suivre. Il est, et il sera, nécessaire de mieux protéger les personnes en situation de dépendance du fait de la maladie, de leur âge ou handicap, de mieux aider les personnes en difficulté d’emploi et de garantir un avenir aux enfants confiés à la protection de l’enfance. Pour cela, le soutien renforcé au tissu associatif et la revalorisation durable des métiers de ces secteurs sont des urgences absolues !

C’est d’abord cela notre responsabilité d’élus départementaux.

Pour le groupe l’Anjou en action,

Jean-Luc Rotureau, Conseiller départemental du canton Angers 4

Jocelyne Martin, Conseillère départementale du canton de Doué-la-Fontaine

& Jean-Paul Pavillon, Conseiller départemental du canton des Ponts-de-cé
 

Retrouvez et partagez notre

communiqué de presse.

Solidarité envers nos ainés
Urgence sociale, mesures départementales

Urgence sociale, mesures départementales

Nos propositions aux parlementaires, en faveur d’une relance

Nous traversons une crise historique. C’est l’opportunité de réfléchir au « Monde d’après ». Nous avons d’abord l’obligation d’agir dès à présent. Chaque niveau de collectivité locale doit intervenir vite, de manière efficace, donc cordonnée, pour limiter les impacts, soutenir notre économie bien sûr, mais surtout nos populations, et éviter des décrochements irréparables.

 

Créer des fonds sociaux départementaux

Face à l’urgence économique, les Régions – cheffes de file « économie » avec les intercommunalités- ont réagi promptement à la suite de l’Etat, ont innové et coordonné des actions de soutien au monde économique. Des fonds « résilience » et « rebond » maillent désormais le pays pour compléter les mesures prises par le Gouvernement.

Face à l’urgence sociale, il est tout aussi urgent que les Départements -chefs de file sur les solidarités- pilotent et coordonnent les actions d’accompagnement aux personnes. Nous devons créer dans chaque Département des fonds d’urgence sociaux, abondés par chaque niveau de collectivité, ouverts aux mécènes, aux citoyens… pour faire face à l’urgence alimentaire, au décrochage scolaire, à l’isolement de certains de nos aînés, concitoyens porteurs de handicap ou indigents. Par ailleurs, nos EHPAD connaissent actuellement des surcoûts et demain des déficits. Il n’est pas possible pour eux de revenir au « monde d’avant ».

 

En période de crise, la solidarité doit être concrète pour chacun : comment construire l’union nationale en laissant une partie de la population de côté ? Au-delà des plus vulnérables, il y a aussi les travailleurs précaires qui sont sous la tutelle des Départements. Les personnels soignants et des salariés de la grande distribution vont toucher une prime, mais dès à présent, Etat et Départements doivent affirmer que les personnels médico-sociaux et les aides à domicile seront également reconnus. Ils vont au contact des plus vulnérables. Les masques ont déjà tardé pour ces employés qui gagnent autour de 1 000€ par mois. Aux paroles de revalorisation de ces métiers doivent suivre des actes à l’issue du confinement, à la hauteur de ce qui leur a été demandé.

 

Décloisonner médical et social

Alors que tout le monde se félicite des orientations vers le « tout inclusif », permettant à nos aînés et nos concitoyens porteurs de handicap de vivre au sein de la société, en milieu ordinaire, cette crise révèle les carences de nos systèmes. 25% des français n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin, pour des raisons de coût autant que par manque de prévention. En période de pandémie, on en mesure l’impact !

Il est urgent de mieux coordonner le sanitaire et le social. De ce point de vue, la prévention et le suivi de la Protection Maternelle Infantile (PMI) doivent être partie intégrante des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), dont le développement doit s’accélérer. Les Départements doivent pouvoir construire leur action sanitaire en lien avec les CHU. En Maine-et-Loire, le déploiement du réseau Coville a été un succès. Appuyons-nous dessus.

De même, pour l’aide à domicile, la loi Grand Âge doit voir le jour rapidement. Sa priorité apparaît comme une évidence pour faciliter la prise en charge médicale quotidienne à domicile, fluidifier l’action des hôpitaux et celles des intervenants en ville.

 

Préserver nos savoir-faire

Dès la sortie du confinement, des pans entiers de notre économie vont traverser une crise aussi violente que celle de 1929. Il existe depuis des dispositifs de solidarité (chômage, allocations…) dont nous avons mesuré la nécessité en 2008. Mais l’enjeu principal, c’est l’emploi. Dès à présent, des conférences de l’emploi doivent être programmées, réunissant par bassin Etat, Région (formation – économie), Département (insertion), intercommunalités et partenaires sociaux. Les réponses pour le Saumurois où l’économie touristique est majeure ne peuvent être les mêmes que pour l’arrondissement de Cholet, plus industriel. Pour autant, pour développer une économie, les capitaux financiers ne suffisent pas, il faut avoir préservé le capital humain, les compétences professionnelles de chacune et chacun, souvent transférables.

Aussi, les blocages administratifs empêchant le déploiement d’actions d’insertion en entreprise doivent être levés. Nous devons donner les moyens au secteur de l’insertion d’innover, en allant sur des métiers plus qualifiés. Des expérimentations se font et fonctionnent. Nous le proposons depuis 10 ans dans ce Département, pour faciliter le retour à l’emploi. Là aussi, passons aux actes pour préserver les savoir-faire dans le tourisme, la restauration, les services de proximité, …

 

Bien évidemment cela doit se faire en prenant en compte l’urgence climatique, en préparant des plans de relance par la mobilisation des capacités d’investissement de chaque collectivité, en soutenant l’activité par la commande publique et en préparant la relocalisation stratégique de notre économie. Il n’y a pas de solution unique pour répondre aux défis qui s’imposent à nous, voilà pourquoi chacun doit assumer pleinement sa compétence. Les Départements sont chefs de file de l’action sociale. Avec l’Etat, ils doivent piloter, innover, coordonner les actions qui concernent les hommes et les femmes, comme les Régions et l’Etat ont réussi à le faire pour les entreprises.

Investir dès aujourd’hui pour préparer l’avenir

Investir dès aujourd’hui pour préparer l’avenir

Les urgences sociales et climatiques sont là.

Avec un investissement quasi à l’arrêt depuis 5 ans, nous prenons du retard. Le Conseil départemental a aujourd’hui quelques marges de manœuvre. Il est temps d’investir, lutter contre le réchauffement climatique et adapter nos infrastructures, avoir des collèges accessibles et connectés, accompagner le vieillissement,…

Il n’y a aucune urgence à atteindre 350M€ de stock de dettes fin 2020. Nous proposons cette trajectoire pour 2022, en investissant dès à présent 10M€ de plus par an. Les besoins sont là, attendre coûtera plus cher demain (dégradation des équipements, hausse des taux, etc.)

En fonctionnement, l’Etat impose de ne pas dépasser +1,2%. Aussi, pourquoi la hausse des budgets communication et de subventions exceptionnelles augmentent-elles si fortement à un an de la fin du mandat alors que le budget du SDIS (les pompiers) ne permet pas structurellement de répondre aux objectifs de sécurité ? Nous avons proposé d’autres choix.

 

Soutenir la transition écologique et sociale par l’investissement

Le Conseil départemental dégage chaque année un excédent de 18M€. Ne pas en tenir compte aujourd’hui alors que les taux d’emprunt sont bas, est une erreur.

Notre collectivité doit s’engager pleinement dans la transition écologique et sociale de notre pays. C’est pourquoi nous avons proposé d’inscrire 13.6M€ d’investissements supplémentaires, financés grâce à des taxes immobilières dynamiques et un emprunt raisonnable de 8.6M€.

Le désendettement ne peut pas être un objectif unique de gestion

Retrouvez l’intervention de Jean-Luc Rotureau ici.

 

Aussi,

  • Bruno Cheptou a proposé d’investir dans des lieux de vie adaptés aux seniors (son intervention ici),
  • Brigitte Guglielmi a présenté un plan d’investissement en faveur de la gestion de l’eau pluviale et en soutien aux projets d’alimentation locale (son intervention ici),
  • Marie-France Renou est intervenue (à lire ici), pour demander l’inscription au budget des moyens nécessaires à la réalisation d’un plan vélo départemental et au maillage de l’Anjou en aires de covoiturage multimodales,
  • Didier Roisné a demandé des crédits supplémentaires pour accélérer les travaux de rénovation énergétique des bâtiments départementaux mais aussi des EHPAD et HLM (son intervention ici),
  • Jean-Paul Pavillon a pointé le retard pris dans la mise en accessibilité et l’informatisation des collèges (programmes votés en 2017 et à peine engagés), et demandé des crédits nécessaires à la réalisation des opérations. Il a également demandé l’ouverture de l’autorisation de programme relative à la construction d’un collège public à Beaupréau, ainsi que l’inscription dès 2020 des crédits nécessaires aux études (son intervention ici).

 

Doter le SDIS des moyens nécessaires à garantir la sécurité de la population

Par ailleurs, nous avons présenté un contre-budget permettant d’augmenter la dotation annuelle dédiée aux pompiers.

Le budget proposé par la majorité, pour le SDIS du Maine-et-Loire, d’une augmentation de seulement 297 000€ par rapport à 2019 est très insuffisant pour faire face aux problèmes financiers structurels du SDIS. Afin de répondre aux besoins de l’activité des pompiers professionnels et volontaires, nous proposons une augmentation progressive sur 4 ans de la dotation départementale, dont + 450 000€ dès cette année.

Ce complément est possible en n’augmentant pas les budgets non prioritaires, c’est à dire en maintenant les volumes budgétaires de 2019 pour la communication, les subventions exceptionnelles et les organismes touristiques et culturels attachés au Conseil départemental. Retrouvez ici l’ensemble des amendements que nous avons proposé.

 

Agir avec efficience

Enfin, nous avons réaffirmé la nécessité de construire nos politiques de façon partenariale, innovante et en proximité :

  • Fatimata Amy a demandé une expérimentation pour renforcer l’accompagnement des parents dont les enfants sont confiés à l’ASE, lors des 12 premiers mois du placement (à consulter ici).
  • Sophie Foucher Maillard a rappelé notre souhait de créer des comités mixtes (administration, élus, usagers, partenaires) au sein des maisons départementales des solidarités (à lire ici).
  • Jocelyne Martin a demandé le soutien du Département auprès des porteurs de projets Territoire Zéro chômeurs, notamment celui du Saumurois (son intervention ici).
Désormais réunis sous le nom L’Anjou en action

Désormais réunis sous le nom L’Anjou en action

Solidaire, écologiste et citoyen

 

Face aux enjeux que nous devons – et que nous souhaitons – relever et au regard de l’ambition que nous portons pour la collectivité départementale, nous avons décidé, en février 2020, de nous réunir désormais sous le nom :

L’Anjou en action, solidaire, écologiste et citoyen

Depuis 2015, nous défendons l’idée d’un Département pilote des politiques sociales, dont l’ambition est de permettre à un maximum de personnes de vivre sereinement, de ne pas subir la précarité.

Aux inégalités qui persistent dans notre société, s’ajoute un risque climatique dont les conséquences pèseront en premier lieu sur les plus précaires. Nos politiques sociales doivent donc être plus efficientes pour lutter contre les fractures sociales et les ruptures de parcours mais aussi pour construire la transition indispensable à la résilience de notre territoire et de sa population.

Cette démarche ne peut pas être menée par la collectivité seule. Il nous faut coordonner les actions de toutes les collectivités territoriales et de l’Etat. Il nous faut agir en proximité, à l’écoute des usagers et des acteurs locaux qui connaissent les besoins et les ressources du territoire.

 

Pour construire une société inclusive et émancipatrice ainsi qu’un territoire résilient, notre action politique doit être solidaire, écologiste et citoyenne.

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