Insérons l’insertion !

Insérons l’insertion !

"Insérons l'insertion !"

Je reviendrai plus particulièrement sur le dossier accompagnement socioprofessionnel. Certains bénéficiaires du RSA entrent dans le dispositif et en sortent très rapidement. Pour d’autres, les étapes sont plus complexes, plus difficiles à assumer. Pour ces bénéficiaires, nous sommes convaincus, et ce de longue date, qu’un accompagnement soutenu, y compris dans les premiers mois de reprises d’activités, est indispensable pour permettre une sortie positive et durable du dispositif RSA. Cette idée, que nous avons portons depuis plusieurs années est ici reprise. C’est avec satisfaction que nous voyons ce dossier aboutir.

Le contexte socioéconomique a fortement évolué sur les derniers mois avec une forte baisse du nombre de demandeurs d’emplois, avec des difficultés de recrutement pour les entreprises, avec un rapport au travail qui change. Concilier vie professionnelle et vie personnelle devient prioritaire.

Les activités qui relèvent de nos compétences n’échappent à cette situation, bien au contraire. Nous connaissons tous les difficultés rencontrées dans les EHPAD, dans les SAAD pour trouver les intervenants indispensables à la conduite de l’activité « aide à la personne ». Les constats sont là. Nous sommes au bord de la rupture. Il y a urgence.

Portons une attention particulière au domaine de l’aide à la personne où le recrutement est en très forte tension. Aujourd’hui, il faut être encore plus efficace dans les projets favorisant l’accès à l’emploi. Depuis plus de 10 ans, nous proposons des chantiers en entreprises et dans les structures du médical et du médico-social. Il faut que l’articulation entre l’insertion et l’emploi soit claire si on veut que les personnes s’engagent dans des parcours durables.

Nous vous proposons de lancer un appel à projets innovants pour expérimenter avec nos partenaires des formes d’accompagnement directement dans l’emploi en mobilisant les allocations RSA pour aider la personne à s’organiser quand il s’agit des frais supplémentaires : déplacements, garde d’enfants…

L’insertion doit aussi être une réponse à l’activité économique et en particulier dans les compétences qui sont les nôtres. Nous ne pouvons pas continuer ainsi, insérons l’insertion.

Jocelyne MARTIN

Stratégie mobilités : de beaux documents avec des points de vigilance !

Stratégie mobilités : de beaux documents avec des points de vigilance !

Stratégie mobilités : de beaux documents avec des points de vigilance !

Nous avons sous les yeux un beau document, complet, fruit d’un travail commencé il y a plus de 4 ans maintenant. Je le disais en introduction, le pari de l’intelligence collective et du travail ensemble, ça permet d’enrichir les politiques de cette collectivité. Nous en avons ici la démonstration.

Sur le schéma des mobilités, le Département se positionne comme un acteur stratégique, interlocuteur incontournable de la Région et des intercommunalités. Cela tranche, avec l’absence de vision qui ressortait de notre avis sur le SRADDET. Pour les routes, le covoiturage, comme pour les publics qui relèvent de la compétence départementale, avec ce document nous savons désormais ce que nous pensons et ce que nous proposons. Avec ce schéma, nous avons désormais une vision interconnectée, plus moderne. Je veux saluer, au-delà des élus, le travail des services.

Sur le fond, mes collègues et moi militons ici depuis des années pour penser la multiplicité des usages. Une route, c’est d’abord un chemin vers un objectif, pas uniquement un espace dédié à la voiture. Les mobilités, ce ne sont pas uniquement la route pour l’automobile.

Sur les publics fragiles, vous avez repris plusieurs de nos propositions, notamment lorsqu’il s’agit d’ouvrir la location avec option d’achat de véhicules d’occasion par les garages solidaires. Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on doit être réduit au vélo ou à la mobylette. Au contraire, accéder à la voiture, c’est-à-dire pour beaucoup à l’autonomie, ça donne du sens au travail. Quand ça permet de mieux aller chercher les enfants, d’aller en w-e en famille, ou en vacances à la mer, c’est du progrès social.
Quand vous acceptez aussi notre proposition de financer les actions de vélo-école, pas seulement pour les collégiens, mais aussi pour ces habitants qui vivent dans des tours et n’ont jamais appris à faire du vélo, c’est du progrès social.

Sur les routes : Permettez-moi une satisfaction de mon collègue Grégory Blanc : cela fait plus de 10 ans qu’il se bat pour l’amélioration de la RD347 entre Angers et Beaufort, axe le plus saturé du Département. C’est désormais acté. Certes, ce travail sera impacté par l’arrivée ou non du centre pénitentiaire. Cela va donc encore demander un peu de temps, mais c’est inscrit.

Sur le Plan Vélo enfin, vous avez corrigé au fil de l’eau vos orientations initiales, avec désormais une cartographie hiérarchisée dégageant des axes d’intérêts départementaux. Ce n’est pas exactement ce que nous souhaitions, mais l’avancée est réelle. Surtout, après les avoir rejetés à plusieurs reprises, vous avez fini par entendre nos arguments sur les franchissements d’obstacles. Certes, cela ne concernera que les ponts de la Loire dans un premier temps. Mais si on veut penser vélo ou trottinettes et multimodalités, il faut permettre aux habitants du Sud Loire d’accéder en sécurité aux gares du Nord Loire, sur l’axe Tours-Nantes.

Au-delà de ces points positifs, permettez-moi de soulever trois fragilités :

1. L’absence de chiffrage par fiche-action. Nous entendons la nécessité de souplesse. Mais si on veut réellement évaluer ce que le Département fait ou pas, il faut que l’on puisse compter, préciser à l’avance les critères d’évaluation. Or, là, cela reste flou. C’est un enjeu de travail pour la Commission.

2. L’absence de vision des solidarités territoriales entre EPCI et à l’intérieur de ceux-ci. Je pense aux zones rurales isolées et aux quartiers prioritaires. De même, quelle(s) continuité(s) entre Beaufort et Angers, et plus précisément entre Mazé et Corné ou encore entre Brissac et les Ponts-de-Cé ? Mais aussi, comment se rendre de Brion aux permanences sociales de Seiches ? Et du coup, comme cela n’est pas pensé, le choix fait est de construire une politique de guichet via des appels à projet ou des subventions aux communes.

3. Dernier point de fragilité qui reste un autre point de désaccord entre nous : les pistes cyclables sur routes départementales doivent être aménagées sous maîtrise d’ouvrage de notre collectivité. Les routes départementales sont la propriété du Département. On ne peut pas demander aux communes de payer et conduire le travail sur nos propres axes. Cela nous parait incongru. Propriété départementale = compétence du Département. Au moment où les choses sont souvent complexes pour les élus municipaux, cela nous paraîtrait pourtant plus clair et plus simple de fonctionner en ce sens. C’est un point sincèrement sur lequel il faut évoluer, notamment si on veut une continuité –et donc la sécurité- des axes. Sur un axe départemental, on ne peut pas avoir des itinéraires qui changent au gré des frontières communales : un coup une bande de peinture, un coup un chemin, un coup une vraie piste.

Voilà Madame la Présidente, cher.e.s Collègues, quelques commentaires sur ce document important que nous voterons, je l’ai déjà dit, avec satisfaction.

Jocelyne MARTIN et Grégory BLANC

Autonomie et protection de l’enfance : des progrès à approfondir

Autonomie et protection de l’enfance : des progrès à approfondir

Autonomie et protection de l'enfance : des progrès à approfondir

Autonomie

Au cours de la dernière session, la prise en charge de l’autonomie a fait débat. Vous vous étiez engagée, Madame la Présidente, à réfléchir sur le point GIR qui définit notre soutien aux établissements accueillant des personnes âgées. Qu’en est-il ? Nous sommes tous conscient des difficultés rencontrées en établissements.

Nous avons eu l’occasion d’échanger et je retiens 3 points de ces échanges :

  • Le constat a été partagé entre nous. Le consensus est présent pour dire que l’on ne peut pas rester dans cet état dans l’accompagnement des personnes âgées en établissement.
  • Il faut revaloriser notre prise en charge de la dépendance dans les établissements, peu importe l’outil que nous utilisons pour y arriver.
  • Au lieu d’investir dans le bâti des établissements, nous pensons plutôt investir dans les équipements servant à la prise en charge de la dépendance.

Cependant, ces points et accords ne se retrouvent pas dans le BS 2022. Il faut améliorer notre participation dans les établissements accueillant des personnes âgées. Nous devons être au rendez-vous de cette compétence essentielle du Département. Nous vous proposons d’ajouter 3 M€ pour améliorer le soutien aux établissements de personnes âgées et 500 K€ pour investir dans l’habitat inclusif et partagé.

Au-delà de l’accompagnement en établissement, il nous faut immédiatement nous interroger sur l’aide à domicile. S’il y a bien un grand danger de rupture actuellement, c’est dans ce secteur. Nous devons réfléchir à un moyen d’améliorer ce secteur en grande tension.

Enfance Famille

Ces 6M€ permettent de revaloriser les salaires des travailleurs de la protection de l’enfance. Nous sommes totalement pour cette modification budgétaire. Mais ces 6M€ ne vont avoir que trop peu d’impacts sur la situation de la protection de l’enfance. Il faut faire davantage, peut être autrement.

Même si nous réécrivons le Schéma enfance famille en 2023, cela ne nous empêche pas de faire des propositions pour 2022. Mais nous n’avons pas suffisamment d’orientations claires sur cette politique. Cela fait un an que nous disons que nous devons réfléchir, mettre en place des dialogues de gestion avec les structure de l’enfance.

Mettons-nous au travail ! Quand nous rencontrons le personnel et mesurons les situations compliquées, la situation nécessite des orientations différentes. Ces 6M€ n’attaquent pas à la racine les problématiques de la protection de l’enfance. Il y a la question de la prévention qui est trop mise de côté.

Les conditions de travail, et pas que de salaires, ne sont plus soutenables. C’est dramatique d’entendre cela. Nous devons peut-être trouver un temps de travail entre élus pour élaborer des solutions pour avoir une politique plus efficiente en 2023 afin de mieux accompagner les enfants et les familles.

Nous voterons ce dossier. Personne ne peut s’opposer à la revalorisation des salaires. Mais ces 6M€ ne donnent pas forcément de solution à la situation extrêmement tendue de la protection de l’enfance.

Bruno CHEPTOU